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L'année du non-retour
20 juillet 2004

Qui choisi qui?

Nous nous sommes rencontrés après ma visite à la Grand Mosquée de Touba. Je suis chrétienne, il est musulman et mouride. C'est son regard intense et un peu taquin, qui m'avait  charmée sur la photo et j'avais insisté qu'on me le présente avant de quitter Dakar et rentrer chez moi.

Hasard, coincidence, coup de foudre, destin, peu importe les mots qu'on utilise pour décrire cette rencontre. Tout ce que je sais c'est que nous avons ressenti une sorte d'appartenance, de re-connaissance même, comme si nous étions faits l'un pour l'autre. On peut parler d'âme soeur, soul-mate, d'atômes crochus, peu importe. Nous nous sommes retrouvés à travers le temps. Nous avons du nous quitter quelques jours plus tard, mais nous ne nous sommes pas vraiment séparés. Nous nous parlons tous les jours ou presque et nous partageons les mêmes espoirs, les mêmes rêves, les mêmes idéaux.

Aida, c'est le nom qu'il m'a donné. Dji, c'est son nom à lui. Au début l'attrait semblait davantage physique, il était exactement le genre d'homme qui m'attirait: grand, élancé, bon danseur, et je savais que je lui plaisais aussi. Lorsqu'il m'a raccompagnée à la maison, vers 4h du mat,et qu'il m'a embrassée, je me suis sentie fondre tout contre lui. Mais il y avait davantage, et lorsque nous avons pu nous revoir et discuter, c'était comme si nous nous connaissions depuis très longtemps. Nous nous sommes découverts des intérêts communs, des aspirations semblables.

Un jour chez moi, je me disais que ce serait bien si je pouvais lui faire parvenir des médicaments pour ses patients. Être médecin dans un pays en voie de développement ce n'est pas toujours facile. Je ne voulais pas lui en parler tout de suite alors que je ne savais pas comment mettre en place ce projet. Quelques semaine plus tard, il me dit:

      "Écoute chérie, j'aimerais que tu vois, si c'est possible, avec des hôpitaux ou des cliniques chez toi, comment on pourrait ici recevoir les médicaments qui approchent leur date de périmation.." Étonnée, je lui dis que justement j'avais eu la même idée et que j'avais entrepris quelques démarches en ce sens. Depuis dix jours, les morceaux du puzzle semblent tomber en place. En parlant de cette idée à une personne, puis une autre, chacun a des idées, des suggestions à me proposer et j'ai même fait un premier contact avec une clinique.

Ce journal me sera un endroit ou je pourrai réfléchir  calmenent à ce projet, le planifier, l'élaborer, le mettre en place et le voir aboutir. Je me dis que si jamais la relation que j'ai avec Dji ne mène pas vers un mariage, qu'elle se terminait en queue de poisson, j'aurai au moins pu aider quelqu'un quelque part. Si des médicaments qui risquent simplement d'être détruits ici peuvent redonner la santé ou la vie à quelqu'un là-bas, cette aventure n'aurait pas été en vain. Et entretemps, c'est agréable de se sentir amoureuse ;)

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